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Le changement climatique n’est pas seulement une menace pour l’avenir, mais une crise en évolution qui affecte des vies dès maintenant. Classé au 5e rang des pays les plus touchés par le changement climatique dans le Global Climate Risk Index de 2020, le Pakistan est au seuil de la crise climatique.

Et personne n’en ressentira les effets plus que les jeunes du pays.

Les pluies de mousson sont de moins en moins fiables, ce qui nuit à la production alimentaire. Les glaciers de l’Himalaya reculent, menaçant l’approvisionnement en eau potable et en hydroélectricité. Les sécheresses et les inondations sont de plus en plus fréquentes, et des milliers de personnes perdent leur maison et leurs moyens de subsistance.

Le ministère pakistanais du changement climatique et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) se sont associés à la technologie mobile de Viamo pour mener une enquête auprès des jeunes du pays.

“Chers jeunes pakistanais ! Vous avez été sélectionnés par le PNUD et le MOCC pour participer à une enquête sur le changement climatique. Pour participer, cliquez sur http://bit.ly/UNDP_ClimateChangeSurvey.” – @Urwa_NH: Twitter

L’enquête a permis de recueillir les points de vue des jeunes sur l’action climatique, en fonction de leurs connaissances des causes et des effets du changement climatique et de la manière dont ils ont été affectés.

Les jeunes représentent 68 % de la population pakistanaise et sont essentiels à la construction d’un avenir résilient au changement climatique pour le pays. Conscient du potentiel de ce segment de la société en tant que moteur du changement, le gouvernement pakistanais a donné la priorité à l’engagement des jeunes dans ses interventions de développement, en intégrant les jeunes dans le processus en tirant parti de leurs principales préoccupations et en les alignant sur les priorités climatiques nationales. L’une d’entre elles étant les effets que les catastrophes naturelles peuvent avoir sur les moyens de subsistance futurs des jeunes.

29% des personnes

L’enquête a été diffusée en deux parties :

● une enquête en ligne ciblant les jeunes urbains possédant un smartphone,

● une enquête mobile (IVR) à laquelle on pouvait répondre sur un simple téléphone portable,

Cela a permis de s’assurer qu’un groupe de jeunes géographiquement et socioéconomiquement diversifié pouvait faire entendre sa voix, même s’il n’avait qu’un accès limité ou nul à Internet.

Près de 9 000 personnes, âgées de 19 à 34 ans, ont répondu à l’enquête en ligne et plus de 5 500 ont participé à l’enquête IVR. Leurs réponses ont montré l’impact profond que le changement climatique a déjà sur leur vie.

Les résultats de l’enquête ont révélé que près d’un jeune sur cinq au Pakistan a dû migrer en raison du changement climatique. Les conséquences sont graves : beaucoup ont vu leur maison partiellement ou complètement détruite par des catastrophes naturelles ; certains ont même perdu des proches – sans parler des perturbations scolaires.

L’enquête a également révélé un niveau élevé d’engagement dans la lutte contre le changement climatique. Un tiers des personnes interrogées étaient déjà au courant des initiatives environnementales du gouvernement, comme Clean Green Pakistan, qui les a sensibilisées aux défis du changement climatique.

De nombreux jeunes souhaitent être davantage impliqués dans la planification du changement climatique et des catastrophes, 31 % d’entre eux déclarant vouloir que leur opinion soit prise en compte dans le processus de planification, et 17 % souhaitant recevoir davantage d’informations et être impliqués dans le processus de suivi.

Un résultat intéressant de cette étude est qu’elle a montré une nette différence dans les réponses des jeunes en fonction de leur mode de connexion aux appareils numériques, révélant des différences marquées dans la compréhension des cohortes appartenant à des zones rurales ou urbaines. Pour ceux qui ont répondu à l’enquête en ligne, le principal problème auquel ils sont confrontés pour s’adapter au changement climatique est le manque d’argent ou de ressources. Mais pour ceux qui ont répondu à l’enquête mobile (via un serveur vocal interactif – RVI), le manque de connaissances est le principal obstacle.

Fort de ces résultats, le gouvernement pakistanais a récemment mené deux interventions majeures destinées à atténuer le changement climatique. La première est la révision des contributions déterminées au niveau national (CDN), qui doit être publiée prochainement. Il a également commencé à élaborer une feuille de route pour l’éducation au changement climatique dans les écoles, en commençant par le projet “Educate-the-Educator”, qui vise à apprendre aux élèves à protéger l’environnement.

Les précieuses données recueillies vont désormais alimenter le discours politique, ce qui signifie que les points de vue et les opinions des jeunes constitueront une base de référence pour les politiques futures. Le gouvernement pakistanais pourra s’appuyer sur les conclusions du rapport pour comprendre en profondeur la perception qu’ont les jeunes des causes et des impacts du changement climatique et des priorités les plus urgentes pour en réduire les effets néfastes. Cela contribuera à son tour à la construction d’une société résiliente au changement climatique, dont les jeunes font partie intégrante.