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Avec l’évolution du changement climatique dans le monde, les inondations, les sécheresses et les feux de forêt sont devenus monnaie courante. Ces catastrophes naturelles qui évoluent à grande vitesse requièrent des méthodes de communication innovantes et capables de fonctionner surtout dans les circonstances les plus difficiles. L’accès aux informations locales pertinentes demeure crucial en tout temps, notamment lorsqu’une catastrophe naturelle frappe.

Le 22 mai de cette année, le mont volcanique Nyirangongo, situé dans la province du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo, a fait une éruption. Sa lave volcanique s’est très rapidement déversée sur la ville voisine de Goma entrainant la destruction d’une des voies d’accès à l’aéroport. L’activité sismique découlant de cette éruption a détruit des milliers de maisons et les gaz toxiques ont empoisonnés l’atmosphère. Au moins 35 personnes ont perdu la vie à la suite de cette éruption et des dizaines de milliers de personnes se sont réfugiées dans les villes voisines, et même au Rwanda voisin.

La majorité des médias de la région, notamment les stations de radio, ont cessé d’émettre suite à cette éruption volcanique. La résultante était une confusion généralisée et un manque soudain d’informations fiables. Ni les personnes qui fuyaient l’éruption ni les communautés vers lesquelles elles se sont réfugiées n’avaient accès à des informations sûres. Cette situation a rapidement commencé à susciter des tensions et à alimenter la désinformation.

Nos partenaires en RDC sont rapidement intervenus pour combler ce manque d’informations. Internews a utilisé notre Service 3-2-1 pour diffuser des informations officielles vitales, en collaboration avec notre partenaire des télécommunications, Vodacom. Le bulletin audio, VOLKENO NI JIRANI (« notre voisin le volcan »), était accessible gratuitement, et offrait aux auditeurs la possibilité d’écouter les informations en français, en kiswahili et en kinyarwanda en composant le 42502 sur une ligne téléphonique de Vodacom. Dès lors, les personnes déplacées et les communautés d’accueil recevaient les informations les plus récentes au quotidien à l’aide d’un téléphone cellulaire de base.

Entre juin et début juillet seulement, plus de 75 000 abonnés avaient écouté plus de 136 000 messages diffusés sur VOLKENO NI JIRANI. Grâce au bulletin audio, ils ont pu écouter les reportages sur les conditions de vie des personnes déplacées, ainsi que sur celles des victimes qui avaient regagnées leurs maisons. Il y avait des informations sur les mesures prises par les autorités gouvernementales et les ONG pour faire face à la crise, et sur la cohésion communautaire entre les personnes déplacées et la population locale. Il y avait également des conseils sanitaires au sujet des dangers provoqués par les émissions volcaniques.

En dehors du bulletin vocal, nous avons conjointement créé « Alerte volcan », une plateforme messagerie texte qui fournissait des informations similaires directement aux abonnés qui préféraient recevoir des messages texte. Grâce à Alerte volcan, plus de 360 000 messages texte ont été envoyés aux abonnés locaux. Cette réponse d’urgence a permis aux personnes touchées par l’éruption du Mont Nyirangongo non seulement d’accéder aux informations essentielles depuis leurs téléphones portables, mais aussi de s’adresser plus facilement à des sources directes, sans risque de désinformation.

Partnerships

L’éruption volcanique au Nord-Kivu était une urgence de grande envergure pour laquelle on avait besoin d’informations pour rassembler la communauté en crise. Étant donné le caractère urgent de ce projet, nous avons pu collaborer avec Internews pour lancer les opérations en dix jours, afin de fournir rapidement des informations cruciales aux utilisateurs durant cette période de grande incertitude et de perte.

Lorsque les catastrophes naturelles mettent à mal les systèmes de communication traditionnels, c’est le mobile qui devient le mode de transmission des informations le plus rapide, convivial et souple permettant d’atteindre les gens où qu’ils soient. Ainsi, la souplesse et l’adaptation face aux conditions locales requièrent des efforts concertés rapides, simples et abordables. Les systèmes de communication résilients nécessitent des efforts concertés des partenaires publics et privés afin de capitaliser sur les approches innovantes déjà existantes pour sauver des vies pendant et après une catastrophe.