En République démocratique du Congo (RDC), moins de la moitié des 90 millions d’habitants ont un abonnement actif à un téléphone mobile, et les données mobiles sont d’un coût prohibitif. Cela représentait un défi unique pour la diffusion d’informations précises et actualisées face au COVID-19.
WorldVision a utilisé une stratégie imaginative en RDC en s’appuyant sur les réseaux sociaux existants et la technologie mobile. Le projet, financé par Unilever et réalisé à l’aide de la technologie SMS de Viamo, a permis de transmettre des messages sanitaires cruciaux aux chefs religieux de la RDC. Les chefs religieux servent de passerelle entre leurs fidèles et les agents de santé communautaires lorsqu’il s’agit d’accéder aux soins ou de signaler des symptômes de maladie, et ils ont souvent une influence considérable.
Seul un quart de la population du pays a accès à l’internet selon de récents rapports de l’industries. D’autre part, le Pew Research Centre rapporte qu’environ 95 % de la population est chrétienne, les 5 % restants suivant également d’autres religions comme l’islam.
La religion occupe une place importante dans la vie. Les prêtres et les imams ont des contacts réguliers avec leurs fidèles, au sein et à l’extérieur des églises et des mosquées. Ils jouissent de la confiance des membres de leur communauté, qui se tournent souvent vers eux pour obtenir des conseils ou des orientations, ce qui les rend parfaits pour transmettre des informations essentielles à des populations plus larges.
World Vision s’est d’abord associé à Viamo pour envoyer des SMS à des centaines de leaders religieux à travers le pays en août et novembre 2020. Puis, dans le cadre d’un deuxième projet en 2021, d’autres textes ont été envoyés pour renforcer les messages initiaux.
Les communications push SMS ont délivré des informations simples mais utiles, comme le fait que des personnes ne présentant aucun symptôme peuvent tout de même être capables de propager le COVID-19, et que les personnes âgées et les personnes atteintes de maladies chroniques ont le plus besoin d’être protégées du virus. Ne nécessitant ni smartphone, ni connexion internet, ni même de crédit d’appel, ces messages sanitaires par SMS constituent une forme de communication très accessible, même dans les zones reculées.
Les messages de la campagne push SMS ont été envoyés non seulement dans la langue officielle du pays, le français, mais aussi dans les langues nationales largement utilisées, le lingala et le kikongo.
Au total, 790 chefs religieux ont reçu des SMS en français, 559 ont reçu des SMS en lingala et 231 chefs religieux ont reçu des SMS en kikongo. Un message a été envoyé chaque semaine, et le taux de livraison moyen était de 100 %.
Lorsque ces chiffres sont multipliés par la portée sociale de chacun des chefs religieux au sein de leur communauté, le message devient beaucoup plus puissant, atteignant des milliers de personnes dans des communautés très difficiles d’accès avec des informations potentiellement vitales.